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Grace Hopper, la plus connue des informaticiennes

Grace Murray Hopper est une figure emblématique de l’IT. Au-delà, the Amazing Grace est le symbole de l’engagement des femmes dans des métiers faussement attribués – dans l’imaginaire collectif – aux hommes. Le monde de l’IT lui doit beaucoup, à commencer par le premier compilateur (1951) ou le langage COBOL (1959).

Un parcours exemplaire et riche en innovation qui en inspirera beaucoup. Née en 1906, elle étudie les mathématiques, la physique et l’économie et sort du Vassar College en 1928. Elle y enseignera les mathématiques de 1931 à 1944. Durant cette période, elle obtient à Yale, un doctorat en mathématiques (1934).

Suite à ce parcours universitaire, elle s’engage en 1943 dans la marine américaine où – grâce à ses études – elle est directement promue au grade de lieutenant. L’US Navy l’affecte au Cruft Laboratory de l’université d’Harvard et elle rejoint l’équipe de Howard Aiken, en charge du développement du premier ordinateur numérique le Harvard Mark I. Seules 3 personnes sont habilités à apprendre à coder sur cette machine et Grace Hopper en fait partie. Elle produira d’ailleurs un manuel complet de 500 pages, traitant des principes élémentaires de fonctionnement d’une machine informatique.

 Si elle quitte le service actif de la marine à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle continue à travailler jusqu’en 1949 sur le développement des ordinateurs Harvard Mark II puis III.

En 1949, elle intègre EMCC (Eckert-Mauchly Computer Corporation) qui veut commercialiser des ordinateurs, jusqu’alors réservés à l’armée. Elle participe au développement de UNIVAC I, le premier ordinateur commercial. C’est en 1951 qu’elle conçoit le tout premier compilateur, A-0 System : un programme transformant un code source (écrit en langage de programmation) en un langage informatique (destiné à l’ordinateur). Dans les faits (et selon la définition actuelle du compilateur), il s’agit plutôt d’un « chargeur de programme » ou d’un éditeur de liens, permettant de programmer automatiquement les paramètres de sous-programmes, mais l’idée de base reste la même et ouvre un pan complet de la programmation moderne.

 En travaillant pour IBM, elle émet dès 1957 l’idée selon laquelle il faudrait écrire les programmes dans une langue proche de l’anglais, au lieu d’appliquer une sémantique basée sur le langage des ordinateurs.

Entre 1955 et 1959, Grace Hopper développe le FLOW-MATIC (aussi connu sous le nom de B-0 pour Business Language Version 0). C’est le tout premier langage de traitement des données. Elle participe ensuite largement à la création du langage COBOL, en 1959. COBOL est l’acronyme de Common Business Oriented Language. Ce langage, le plus employé des années 1960 à 80, reste – encore aujourd’hui – utilisé par certains instituts bancaires. C’est à cause de sa conception même, à une époque où les octets devaient être économisés, que de nombreux programmeurs ont codé les années sur deux chiffres au lieu de quatre. Cette particularité est à l’origine de la crainte mondiale du bogue de l’an 2000.

Au cours des années 1970, elle mène, toujours pour l’armée, des recherches sur la normalisation des ordinateurs et des premiers langages de programmation, notamment Fortan et COBOL. Elle ne quitte définitivement l’armée qu’en 1986, à l’âge de 77 ans et au grade de Rear Admiral, étant à ce stade l’officier le plus âgé de l’US Navy. Elle reste consultante en informatique pour la Digital Equipement Corporation jusqu’à son décès en 1992 à 85 ans.

En plus de la cinquantaine de doctorats honoraires qui lui ont été attribués, son parcours exceptionnel est maintes fois distingué comme, par exemple :

  • 1973 : elle devient membre émérite de la British Computer Society,
  • 1986 : décorée de la Defense Distinguished Service Medal, plus haute distinction pour les non combattants,
  • 1991 : décorée de la National Medal of Technology récompensant ses contributions dans le développement de langages de programmation,
  • 1994 : inscrite au National Women’s Hall of Fame.

A Paris, c’est dans le nouveau quartier autour de la Station F que l’on trouve la place Grace-Murray-Hopper (75013), preuve de son importance – encore actuelle – dans les métiers de l’IT.


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